Les incertitudes économiques pèsent après l’attentat de Marrakech

Les incertitudes économiques pèsent après l’attentat de Marrakech

MAROC. Pour Ahmed Bennani, propriétaire de l’hôtel Hivernage, dans le quartier chic du Guéliz, « en ciblant Marrakech, on a voulu s’attaquer à l’économie du pays, qui connaît une croissance stable et des réformes depuis plusieurs années ».

Près de la moitié de la population de Marrakech vit grâce au tourisme.

Avec 1,8 million de touristes fin 2010, la ville ocre est la première destination du Maroc, en nombre de clients, mais aussi en capacité hôtelière.

Au niveau national, le tourisme, érigé en véritable stratégie, a reçu 9,4 millions de touristes fin 2010 et vise le double d’ici 2020. C’est aussi environ un tiers des entrées de devises et 10% du PIB national.

Malgré le terrible attentat qui a coûté la vie à seize personnes et fait vingt-cinq blessés, l’activité à Marrakech semble revenir à la normale. Les touristes continuent à sortir et arpenter la médina ainsi que la place Jamaâ El Fna, même si pour certains l’inquiétude est réelle.

« Pour l’instant, les professionnels ont reçu très peu d’annulations, affirme Hamid Ben Tahar, président du Centre régional du tourisme (CRT). On constate un véritable élan de solidarité ».

Sur la place Jamaâ el Fna, les commerçants sont plus circonspects.

« Le tourisme et le commerce vont être bloqués pendant un bout de temps », estime Khalid, employé d’un bazar.
 

 

L'immobilier également touché

Avec le tourisme, l’immobilier, l’un des autres secteurs phares de Marrakech, risque d’être affecté. Lui qui avait fortement souffert de la crise économique mondiale en 2008, avec des prix en baisse de 20 à 40%. De nombreux Français possèdent des appartements et riads dans la ville ocre.

« Il y aura sûrement des répercussions. On a déjà reçu des emails de personnes qui ont repoussé un peu leur voyage, que ce soit pour venir en vacances ou pour acheter dans l’immobilier », indique Bernard Charrière, dirigeant du groupe MC Connexion à Marrakech.

« Nous aurons probablement une légère baisse, mais je ne pense pas que les répercussions sur l’économie soient profondes, comme on a pu le voir dans le passé pour l’Egypte », ajoute le dirigeant.

De son côté, la bourse de Casablanca qui s’était stabilisée depuis le début de l’année, a perdu 5% après l’attentat.